Rousseau e a Educação

Há quem veja em Rousseau a origem de todos os males da educação nos dias de hoje. Há mesmo quem diga que a sua teoria é inimiga do iluminismo, como se o iluminismo fosse aquilo que cada um gostaria que fosse e não aquilo que foi.

Rousseau é um autor do século XVIII. As suas ideias não se aplicam, sem mais, ao nosso tempo. Isso é claro. Mas não merece que falem dele, por terem ouvido falar. Não defendo que as suas teorias sejam aplicadas à educação nos dias de hoje, mas parece-me cretinice criticar o seu pensamento com ignorância.
Por isso, deixo aqui algumas citações. Cada um faça o seu juízo.

« En sortant de mes mains, il ne sera, j’en conviens, ni magistrat, ni soldat, ni prêtre ; il sera premièrement homme : tout ce qu’un homme doit être, il saura l’être au besoin tout aussi bien que qui que ce soit ; et la fortune aura beau le faire changer de place, il sera toujours à la sienne. Occupavi te, Fortuna, atque cepi; omnesque aditus tuos interclusi, ut ad me aspirare non posses »32. « Point de mère, point d’enfant. Entre eux les devoirs sont réciproques ; et s’ils sont mal remplis d’un côté, ils seront négligés de l’autre. L’enfant doit aimer sa mère avant de savoir qu’il le doit. Si la voix du sang n’est fortifiée par l’habitude et les soins, elle s’éteint dans les premières années, et le cœur meurt pour ainsi dire avant que de naître »33. « Voulez-vous rendre chacun à ses premiers devoirs ? Commencez par les mères ; vous serez étonné des changements que vous produirez. Tout vient successivement de cette première dépravation : tout l’ordre moral s’altère ; le naturel s’éteint dans tous les cœurs (…) L’attrait de la vie domestique est le meilleur contre-poison des mauvaises mœurs »34. « Celui qui ne peut remplir les devoirs de père n’a point le droit de le devenir. Il n’y a ni pauvreté, ni travaux, ni respect humain, qui le dispensent de nourrir ses enfants et de les élever lui-même (…) Mais que fait cet homme riche, ce père de famille si affairé, et forcé, selon lui, de laisser ses enfants à l’abandon ? Il paye un autre homme pour remplir ces soins qui lui sont à charge. Ame vénale! Crois-tu donner à ton fils un autre père avec de l’argent ? Ne t’y trompe point ; ce n’est pas même un maître que tu lui donnes, c’est un valet. Il en formera bientôt un second »35. « Un père n’a point de choix et ne doit point avoir de préférence dans la famille que Dieu lui donne : tous ses enfants sont également ses enfants ; il leur doit à tous les mêmes soins et la même tendresse. Qu’ils soient estropiés ou non, qu’ils soient languissants ou robustes, chacun d’eux est un dépôt dont il doit compte à la main dont il le tient, et le mariage est un contrat fait avec la nature aussi bien qu’entre les conjoints »36. « Toute méchanceté vient de faiblesse ; l’enfant n’est méchant que parce qu’il est faible ; rendez-le fort, il sera bon : celui qui pourrait tout ne ferait jamais de mal »37. « Sitôt qu’ils (les enfants) peuvent considérer les gens qui les environnent comme des instruments qu’il dépend d’eux de faire agir, ils s’en servent pour suivre leur penchant et suppléer à leur propre faiblesse. Voilà comment ils deviennent incommodes, tyrans, impérieux, méchants, indomptables ; progrès qui ne vient pas d’un esprit naturel de domination, mais qui le leur donne ; car il ne faut pas une longue expérience pour sentir combien il est agréable d’agir par les mains d’autrui, et de n’avoir besoin que de remuer la langue pour faire mouvoir l’univers »38. « Les peuples ainsi que les hommes ne sont dociles que dans leur jeunesse, ils deviennent incorrigibles en vieillissant ; quand une fois les coutumes sont établies et les préjugés enracinés, c’est une entreprise dangereuse et vaine de vouloir les réformer ; le peuple ne peut pas même souffrir qu’on touche à ses maux pour les détruire, semblable à ces malades stupides et sans courage qui frémissent à l’aspect du médecin »39. « Le chef-d’œuvre d’une bonne éducation est de faire un homme raisonnable : et l’on prétend élever un enfant par la raison ! C’est commencer par la fin, c’est vouloir faire l’instrument de l’ouvrage. Si les enfants entendaient raison, ils n’auraient pas besoin d’être élevés »40. « Mais que tous vos refus soient irrévocables ; qu’aucune importunité ne vous ébranle ; que le non prononcé soit un mur d’airain, contre lequel l’enfant n’aura pas épuisé cinq ou six fois ses forces, qu’il ne tentera plus de le renverser. C’est ainsi que vous le rendrez patient, égal, résigné, paisible, même quand il n’aura pas ce qu’il a voulu; car il est dans la nature de l’homme d’endurer patiemment la nécessité des choses, mais non la mauvaise volonté d’autrui (…) La pire éducation est de le laisser flottant entre ses volontés et les vôtres, et de disputer sans cesse entre vous et lui à qui des deux sera le maître ; j’aimerais cent fois mieux qu’il le fût toujours »41. « J’aime mieux être homme à paradoxes qu’homme à préjugés. Le plus dangereux intervalle de la vie humaine est celui de la naissance à l’âge de douze ans. C’est le temps où germent les erreurs et les vices, sans qu’on ait encore aucun instrument pour les détruire ; et quand l’instrument vient, les racines sont si profondes, qu’il n’est plus temps de les arracher (…) La première éducation doit donc être purement négative. Elle consiste, non point à enseigner la vertu ni la vérité, mais à garantir le cœur du vice et l’esprit de l’erreur »42. « Souvenez-vous qu’avant d’oser entreprendre de former un homme, il faut s’être fait homme soi-même ; il faut trouver en soi l’exemple qu’il se doit proposer »43. « Je sais que toutes ces vertus par imitation sont des vertus de singe, et que nulle bonne action n’est moralement bonne que quand on la fait comme telle, et non parce que d’autres la font. Mais, dans un âge où le cœur ne sent rien encore, il faut bien faire imiter aux enfants les actes dont on veut leur donner l’habitude, en attendant qu’ils les puissent faire par discernement et par amour du bien. L’homme est imitateur, l’animal même l’est ; le goût de l’imitation est de la nature bien ordonnée ; mais il dégénère en vice dans la société »44. « La seule leçon de morale qui convienne à l’enfance, et la plus importante à tout âge, est de ne jamais faire de mal à personne. Le précepte même de faire du bien, s’il n’est subordonné à celui là, est dangereux, faux, contradictoire. Qui est-ce qui ne fait pas du bien ? Tout le monde en fait, le méchant comme les autres ; il fait un heureux aux dépens de cent misérables ; et de là viennent toutes nos calamités. Les plus sublimes vertus sont négatives : elles sont aussi les plus difficiles, parce qu’elles sont sans ostentation, et au-dessus même de ce plaisir si doux au cœur de l’homme, d’en renvoyer un autre content de nous. O quel bien fait nécessairement à ses semblables celui d’entre eux, s’il en est un, qui ne leur fait jamais de mal ! De quelle intrépidité d’âme, de quelle vigueur de caractère il a besoin pour cela ! Ce n’est pas en raisonnant sur cette maxime, c’est en tâchant de la pratiquer, qu’on sent combien il est grand et pénible d’y réussir »45. « Un des premiers soins des enfants est, comme je l’ai dit, de découvrir le faible de ceux qui les gouvernent. Ce penchant porte à la méchanceté, mais il n’en vient pas ; il vient du besoin d’éluder une autorité qui les importune. Surchargés du joug qu’on leur impose, ils cherchent à le secouer ; et les défauts qu’ils trouvent dans les maîtres leur fournissent de bons moyens pour cela. Cependant, l’habitude se prend d’observer les gens par leurs défauts, et de se plaire à leur en trouver »46. « Mais du moment qu’ils préfèrent une étoffe parce qu’elle est riche, leurs cœurs sont déjà livrés au luxe, à toutes les fantaisies de l’opinion ; et ce goût ne leur est sûrement pas venu d’eux-mêmes. On ne saurait dire combien le choix des vêtements et les motifs de ce choix influent sur l’éducation. Non seulement d’aveugles mères promettent à leurs enfants des parures pour récompenses, on voit même d’insensés gouverneurs menacer leurs élèves d’un habit plus grossier et plus simple, comme d’un châtiment. Si vous n’étudiez mieux, si vous ne conservez mieux vos hardes, on vous habillera comme ce petit paysan. C’est comme s’ils leur disaient : Sachez que l’homme n’est rien que par ses habits, que votre prix est tout dans les vôtres. Faut-il s’étonner que de si sages leçons profitent à la jeunesse, qu’elle n’estime que la parure, et qu’elle ne juge du mérite que sur le seul extérieur ? (…) Tant qu’on n’a pas asservi l’enfant à nos préjugés, être à son aise et libre est toujours son premier désir ; le vêtement le plus simple, le plus commode, celui qui l’assujettit le moins, est toujours le plus précieux pour lui »47. « Qu’il ne sache rien parce que vous le lui avez dit, mais parce qu’il l’a compris lui-même ; qu’il n’apprenne pas la science, qu’il l’invente. Si jamais vous substituez dans son esprit l’autorité à la raison, il ne raisonnera plus ; il ne sera plus que le jouet de l’opinion des autres »48. « Nous avons fait un être agissant et pensant ; il ne nous reste plus, pour achever l’homme, que de faire un être aimant et sensible, c’est-à-dire de perfectionner la raison par le sentiment »49. « Voulez-vous donc exciter et nourrir dans le cœur d’un jeune homme les premiers mouvements de la sensibilité naissante, et tourner son caractère vers la bienfaisance et vers la bonté ; n’allez point faire germer en lui l’orgueil, la vanité, l’envie, par la trompeuse image du bonheur des hommes ; n’exposez point d’abord à ses yeux la pompe des cours, le faste des palais, l’attrait des spectacles ; ne le promenez point dans les cercles, dans les brillantes assemblées, ne lui montrez l’extérieur de la grande société qu’après l’avoir mis en état de l’apprécier en elle-même. Lui montrer le monde avant qu’il connaisse les hommes, ce n’est pas le former, c’est le corrompre ; ce n’est pas l’instruire, c’est le tromper »50. « Faites-lui bien comprendre que le sort de ces malheureux peut être le sien, que tous leurs maux sont sous ses pieds, que mille évènements imprévus et inévitables peuvent l’y plonger d’un moment à l’autre. Apprenez-lui à ne compter ni sur la naissance, ni sur la santé, ni sur les richesses ; montrez-lui toutes les vicissitudes de la fortune ; cherchez lui les exemples toujours trop fréquents de gens qui, d’un état plus élevé que le sien, sont tombés au-dessous de celui de ces malheureux »51.« Avertissez-le de ses fautes avant qu’il y tombe : quand il y est tombé, ne les lui reprochez point ; vous ne feriez qu’enflammer et mutiner son amour-propre. Une leçon qui révolte ne profite pas. Je ne connais rien de plus inepte que ce mot : Je vous l’avais bien dit »52. « Ainsi donc, c’est bien moins de la sensualité que de la vanité qu’il faut préserver un jeune homme entrant dans le monde : il cède plus aux penchants d’autrui qu’aux siens, et l’amour-propre fait plus de libertins que l’amour »53. « S’il n’a pas les formules de politesse, il a les soins de l’humanité. Il n’aime à voir souffrir personne ; il n’offrira pas sa place à un autre par simagrée, mais il la lui cédera volontiers par bonté »54. « Il parle peu, parce qu’il ne se soucie guère qu’on s’occupe de lui, par la même raison il ne dit que des choses utiles : autrement, qu’est-ce qui l’engagerait à parler ? Émile est trop instruit pour être jamais babillard. Le grand caquet vient nécessairement, ou de la prétention à l’esprit, dont je parlerai ci-après, ou du prix qu’on donne à des bagatelles, dont on croit sottement que les autres font autant de cas que nous. Celui qui connaît assez de choses pour donner à toutes leur véritable prix, ne parle jamais trop ; car il sait apprécier aussi l’attention qu’on lui donne et l’intérêt qu’on peut prendre à ses discours. Généralement, les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les gens qui savent beaucoup parlent peu. Il est simple qu’un ignorant trouve important tout ce qu’il sait, et le dise à tout le monde »55. « Car le temps approche où nos rapports vont changer, et où la sévérité du maître doit succéder à la complaisance du camarade »56.

Extrait d’un texte de Bergson (do Exame de Filosofia, 16.06.2011 – Cursos Tecnológicos)

Extrait d’un texte de Bergson
Notre conscience nous avertit […] que nous sommes des êtres libres. Avant d’accomplir une action, quelle qu’elle soit, nous nous disons que nous pourrions nous en abstenir. Nous concevons […] divers motifs et par conséquent diverses actions possibles, et après avoir agi, nous nous disons encore que, si nous avions voulu, nous aurions pu autrement faire. – Sinon, comment s’expliquerait le regret d’une action accomplie ? Regrette-t-on ce qui ne pouvait pas être autrement qu’il n’a été ? Ne nous disons-nous pas quelquefois : « Si j’avais su, j’aurais autrement agi ; j’ai eu tort. » On ne s’attaque ainsi rétrospectivement qu’à des actes contingents ou qui paraissent l’être. Le remords ne s’expliquerait pas plus que le regret si nous n’étions pas libres ; car comment éprouver de la douleur pour une action accomplie et qui ne pouvait pas ne pas s’accomplir ? – Donc, un fait est indiscutable, c’est que notre conscience témoigne de notre liberté.
Le corrigé
Questions
1. la thèse que soutient ici Bergson, c’est que nous savons que nous sommes libre parce que lorsque nous agissons, nous avons le sentiment que nous pourrions agir autrement, faire un autre choix en tenant compte d’autres mobiles ou raisons d’agir. Le choix que nous savons avoir est donc le signe de notre liberté et comme notre conscience accompagne ce choix, nous prenons conscience de notre liberté. Liberté que confirme le retour sur nos choix. Là encore nous disons que nous aurions pu choisir autrement et la culpabilité qui peut accompagner nos choix passés est la marque de notre sentiment de responsabilité. Sentiment que nous ne pouvons pas avoir quand nous nous savons non libres, que nous savons nos actes nécessaires. On ne peut pas se sentir coupable d’être tombé à partir du moment où la chute a commencé, c’est une loi physique qui explique cela, par contre, on peut se sentir coupable, si on survit, de s’être ainsi jeté alors que d’autres alternatives étaient possibles, sans doute. La responsabilité est le signe d’une liberté assumée.
2. a) La délibération qui accompagne nos choix souligne que plusieurs possibilités nous sont offertes, on a le choix et différents motifs nous poussent d’un côté ou de l’autre. Nous expérimentons notre pouvoir de prendre parti et le fait que les motifs ne sont pas des causes en elles-mêmes mais des raisons qui n’auront que le poids que nous leur donnons. C’est donc l’expérience de ce que Descartes appelait le libre-arbitre, de la volonté que nous expérimentons. Et quand nous revenons sur nos choix, c’est face à notre responsabilité que nous nous retrouvons.
b) Une responsabilité qui disparaît quand nous sommes face à des actes non contingents, c’est-à-dire nécessaires, dont nous savons qu’ils ne pouvaient pas être autrement qu’ils ont été. Mais comme le souligne Bergson, cette contingence ne peut être qu’apparente: il se peut donc que le libre arbitre soit une illusion, cela n’empêchera pas que nous nous sentions libres et pensions libres (on peut ici penser à l’illusion du libre-arbitre critiquée par Spinoza, même si la liberté peut être comme compréhension et acceptation de la nécessité – d’ailleurs c’est plutôt en ce sens que Bergson pense la liberté comme opposé à l’hétéronomie et comme coïncidence avec ce que nous sommes)
c) Le remord et le regret ne peuvent en effet être sans sentiment de liberté, et par là de responsabilité. Se savoir déterminé, contraint abolit ses sentiments, c’est plutôt de la tristesse ou de la colère que l’on va ressentir comme une victime impuissante.
Notre conscience témoigne-t-elle de notre liberté ?
N’avons-nous pas immédiatement grâce à notre conscience un sentiment de liberté plus ou moins grand ? Ce sentiment est-il confirmé par un examen de conscience approfondi sur nous-mêmes ? Ou cet examen est-il la condition pour que l’on devienne libre ?
I. Si on s’en tient à la conscience immédiate, on peut avoir un sentiment mitigé face à la question de notre liberté (reprise de la thèse de Bergson pour le A concernant la liberté intérieure de choix).
A. D’un côté on se sent intérieurement libre car on a des choix à faire, on sent que face à ses choix, on est seul. De plus, comme on choisit souvent en fonctions de nos désirs et valeurs, on a le sentiment que l’on choisit ce que l’on veut, ce qui nous correspond donc qu’on est libre. De même, on a l’impression d’être maître de nos choix et on prend conscience qu’ils dépendent de nous et nous les considérons comme nôtres, d’où regret et remord.
B. D’un autre côté, on sent aussi que des limites multiples nous sont imposées par les autres, la vie en société, l’Etat. On ne peut pas faire tout ce que l’on désire ; il y a des choix qui nous sont refusés par la nature ( ne pas satisfaire nos besoins, ne pas mourir) par notre nature ou condition ( ne pas travailler, ne pas vivre avec les autres), par la société, la morale et même notre raison, notre morale.
En somme, on a le sentiment de faire ce que l’on désire dans certaines limites. Pour certains, ils ne se sentent pas libres car pour eux la liberté est absolue ou pas, pour d’autres ils se sentent libres car ils se voient choisissant et faire certes pas tout ce qu’il désire, mais ce qu’il désire.
Mais ne peut-on pas penser que tous sont dans l’illusion et que la conscience réfléchie dissipe cet illusoire sentiment de liberté ou de non liberté ?
II. Si on s’élève au plan de la conscience réfléchie, si on approfondit l’examen de conscience, on peut se rendre compte que :
D’un côté, ceux qui se croient libres ne le sont pas forcément :
soit parce que cette conscience immédiate font qu’ils s’en tiennent à ce qu’ils désirent ou choisissent , mais ignorent les causes qui les déterminent et déterminent leurs choix ( ils sont comme la pierre de Spinoza),
soit parce qu’ils ne se rendent pas compte de leur servitude ( préjugés, idéologie, mode, conditionnement…) ou s’en accommode ( servitude volontaire qui fait qu’on ne sent pas atteint dans sa liberté)
soit parce qu’ils ignorent ce qu’est la liberté ( ils confondent indépendance et autonomie, esclavage du désir et liberté) ou ce qu’elle pourrait être (on se contente de quelques libertés, comme si la liberté n’était qu’une somme de possibilités).
D’un autre côté, ceux qui ne se croient pas libres, ne se rendent pas compte qu’à la réflexion, qu’ils sont en réalité bien plus libres qu’ils ne le pensant, voire toujours libres :
soit parce que la présence d’obstacle ne fait que prouver et éprouver la liberté (Sartre)
soit parce que certaines limites peuvent être considérés comme n’affectant pas ma liberté ( les stoïciens, les lois de la nature et ce qui m’arrive, cela ne dépend pas de moi), ou comme condition de la liberté ( sans lois pas de liberté)
soit parce qu’ils se trompent sur ce qu’est la liberté, ne pas pouvoir faire tout ce qui nous plaît, ce n’est pas forcément ne pas être libre, car quand on fait ce qui nous plaît on déplaît souvent à autrui , et dc réciproquement, on ne fait pas pour autant forcément ce que l’on veut ; là encore, il y a confusion entre indépendance et autonomie, esclavage du désir et liberté.
En somme la conscience nous fait connaître que nous sommes ni libres ni pas libres , mais que nous avons à le devenir.
Aussi on peut se demander si la conscience ne peut pas nous faire libre ?
III. En effet, la conscience aussi bien au plan individuel que collectif peut nous amener à nous libérer et à mettre en place les conditions de notre liberté.
Au plan individuel, prendre conscience de soi , c’est prendre conscience de notre vocation en tant qu’homme à être libre ; c’est prendre conscience de ce qui nous déterminait malgré nous : inconscient , ( « là où est le ça , le moi doit advenir » Freud) , des désirs qui ne sont pas nôtres, de notre nature ( Spinoza) . A partir de là, on peut s’efforcer de mieux se connaître, s’accepter et donc être plus libre ( la connaissance permettant une plus grande et réelle liberté de choix selon Descartes). Prendre conscience de soi, c’est se rendre compte que la liberté, ce n’est pas faire tout ce que l’on désire, mais ce que l’on veut. Ce n’est pas l’esclavage du désir ; mais la maîtrise de soi.
Au plan collectif, prendre conscience, c’est prendre conscience que la loi n’est pas une limité négative à la liberté, mais qu’elle est ce qui la garantit et lui permet d’exister. C’est prendre aussi conscience que la loi n’est pas toujours ce qu’elle doit être (Pascal, Marx) que la liberté ne vaut pas d’être sacrifiée pour la sécurité. Donc c’est réaliser que la liberté, ce n’est pas l’anomie, ni bienûr l’hétéronomie, mais l’autonomie.
Donc la conscience ne me fait connaître ni que je suis libre (illusion de la conscience immédiate), ni que je ne le suis pas ( erreur sur ce qu’est la liberté et mauvaise foi) mais que je peux toujours être libre ou du moins que je dois toujours travailler à me libérer, à ce que ma liberté soit effective.

Est-ce la loi qui définit ce qui est juste ? (do Exame de Filosofia 16.06.2011 – Cursos Tecnológicos)

Est-ce la loi qui définit ce qui est juste ?

Le corrigé

Problème: ce qui est juste, c’est étymologiquement ce qui est conforme à la règle, au droit. La loi incarne la règle, on peut ici assimiler la loi, au droit positif, à la loi de l’État. En théorie, la loi est censée être juste et donc définir ce qui est juste. Mais on peut s’interroger sur cette définition du juste laissée à la loi. Cela soulève 3 difficultés: 1. la loi est-elle toujours juste et 2.  faut-il laisser autre chose que soi ( et sa raison) distinguer ce qui est juste, de ce qui ne l’est pas. 3. si c’est la loi qui définit ce qui est juste alors on pourrait penser que la légalité, la conformité à la loi suffit pour être juste. Ce sujet invite donc à penser les grandes questions soulevées par cette notion de justice.

Plan possible :

I.    C’est la loi (droit positif) qui définit ce qui est juste
A. Le droit positif apparaît comme légitime par opposition à la force ou au fait, et donc il incarne ce qui est juste et est la réponse à notre désir de justice.
B. C’est avec lui que commence à apparaître les notions de juste et d’injuste, avant lui la loi de la nature ni juste ni injuste selon Spinoza ou que du Bon et du mauvais selon chacun
C. Le droit positif est censé incarner la volonté générale du peuple et est dès lors aussi expression de la raison capable de voir l’intérêt général par delà l’intérêt immédiat et particulier, aussi le droit nous apparaît en général juste, car soit en accord avec notre raison ou en accord avec nos valeurs, notre culture.
TR : donc on peut dire que c’est la loi qui définit ce qui est juste. Mais pourquoi avons-nous dès lors le sentiment qu’elle est parfois injuste et ne l’est-elle pas de fait parfois? Dans ce cas peut-on vraiment la tenir comme étalon et source de la définition de la justice?

II.    Le juste ne se réduit pas à sa définition selon la loi
A. D’abord parce qu’elle n’est pas toujours juste: la loi peut n’être qu’une  légitimation de la force et du fait en eux-mêmes ni juste ni injuste mais injuste quand ils sont érigé en tant que loi
B. Ensuite parce que cela signifierait que la justice est relative: « Plaisante justice qu’une rivière borne » disait Pascal, or être juste renvoie à une dimension universelle.
C. Enfin le droit positif  peut être en distorsion avec les autres droits moral, naturel ou divin. Ex de Thomas d’Aquin avec le vol

III.    Il serait même dangereux de réduire le juste à la loi et à la légalité
A. Réduire le juste à la simple légalité, c’est justifier une obéissance systématique, c’est se résoudre  à l’hétéronomie et se dispenser de consulter sa propre conscience et sa raison, avec les dangers que cela comporte : le cas de Eichmann, étudié par Hannah Arendt par exemple
B. c’est dire que seul le droit positif décide du juste et présupposer qu’il n’y a rien d’autre au-dessus du droit positif, c’est ce qu’essaie de défendre certains états au nom du principe de souveraineté et de non-ingérence et par delà cela de la différence culturelle.  Cela peut entraîner  une culturisation du droit et une absolutisation de la culture, qui signe la fin des droits de la personne, aussi dangereuse voire sans doute plus dangereuse que l’impérialisme des droits de l’homme que conteste certains.
C. C’est dire aussi qu’être juste, c’est simplement agir conformément  à la loi qui est souvent bien en dessous de ce qu’exigerait de nous la morale. Là où la loi interdit de porter atteinte, la morale peut prescrire bien plus. C’est dire aussi que celui qui se tient à la loi est juste en soi, et ses intentions et mobiles, ne doivent-ils pas être examinés pour juger de sa justice ?
Il est peut être jugé insuffisant car il a pour but de faire coexister les libertés, fonde les droits de chacun sur les devoirs d’autrui. Son but est que nous ne nuisions pas à autrui. Donc il engage une certaine conception de l’homme que dénonce Marx  ( texte p399) et se réduit à des interdictions, alors que le droit moral et/ou naturel exigent eux plus dans le rapport individuel à l’autre. Le droit positif interdit, la morale  prescrit et oblige : Lévinas et Hegel et le devoir de bienfaisance.

L’art est-il un moyen d’accéder à la vérité ? (tema do exame de Filosofia, 16.06.2011 – Cursos Tecnológicos)

L’art est-il un moyen d’accéder à la vérité ?

Le corrigé

Problème: l’art est une activité de création, par laquelle un homme, en transformant la matière brute,  grâce à un savoir-faire et du génie, travaille à mettre en forme, à produire une forme. Le but de l’art, comme l’indique la notion de Beaux-arts quand l’art s’est clairement distingué de l’artisanat, de l’art mécanique et mercenaire, dirait Kant, est le Beau et l’émotion esthétique qui accompagne sa contemplation.  L’art est donc conçu comme une activité ne répondant pas à un besoin, non utilitaire, certains diront même que l’art ne sert à rien. Dès lors la création artistique et même la fréquentation des œuvres d’art valent pour elles-mêmes. Contrairement à ce qu’on dit souvent à tort, l’artiste ne crée pas pour transmettre un message, ce qui réduirait sa création à un médium, à un moyen  et l’amateur d’art ne va pas à la rencontre des œuvres pour autre chose que d’aller à leur rencontre et en jouir. En tout cas, selon Hannah Arendt, tout autre rapport à l’art serait un attitude méprisante pour l’art. Ceci dit, on peut aussi face à une œuvre d’art, alors que là n’est peut-être pas son but et pas notre attente face à elle, apprendre quelque chose. L’art ouvre les yeux, dévoile aussi il peut être ce qui nous permet d’accéder à une connaissance, à la vérité. Dès lors, on peut peut-être voir l’art comme un moyen détourné pour accéder à la vérité, mais encore faudra-t-il penser de quelle vérité, il s’agit.

PLAN POSSIBLE :

I.    Le but de l’art n’est pas de nous faire accéder à la vérité et en détourne même parfois:
A. L’artiste est d’abord un artisan, qui cherche à imprimer dans la matière une forme, qui soit certes son empreinte ( cogito pratique de Hegel) mais qui soit surtout belle. Le but de l’art est le beau ( même si l’art contemporain bouscule cette idée et cette finalité) et non pas le vrai. C’est à d’autres que semble confier le souci de la vérité et de la connaissance.
B. non seulement l’art ne cherche pas la vérité mais il peut même en détourner. C’est ce qu’il fait en nous divertissant et en nous faisant fuir la triste réalité, en l’embellissant et même en nous trompant. On peut ici penser à la critique de Platon et de l’art comme simulacre, comme illusion trompeuse qui détourne de l’Idée.
C. Quand l’art semble faire cet effort de « vérité » dans le réalisme, il peut alors se réduire à un simple exercice technique sans intérêt artistique et servile, comme le dénonce Hegel à travers sa critique de l’art-copie.  Certes nous apprenons en regardant l’œuvre, prenons du plaisir à cette imitation, mais où est l’intérêt.
TR: ceci étant dit, même si l’art n’est pas un moyen d’accéder à la vérité dans le sens où là n’est pas son but, ne peut-il pas être malgré tout être une voie d’accès à la vérité et cela justement parce qu’il ne la cherche pas?

II.    Sans le chercher, l’art permet d’accéder à une vérité
A. Les œuvres d’art sont les témoins d’une époque, d’une société, elles peuvent en cela être une source de connaissances. Comme le disait Aristote, on prend plaisir aux imitations car elles nous permettent soit de nous rappeler ce que l’on savait déjà, soit d’apprendre. On peut ici aussi penser aux effets de la tragédie grecque, qui permettent au spectateur la catharsis et par là une prise de conscience salvatrice.
B. l’artiste ne se contente pas de copier la réalité ( c’est toujours d’ailleurs un point de vue sur elle que nous propose une œuvre d’art), il la révèle. C’est le sens de la fameuse phrase du peintre Paul Klee, « non rendre le visible » mais « rendre visible », ce qui se cache. L’art a un pouvoir de révélation, et nous permet donc d’accéder à certaines vérités.
L’artiste ayant un autre regard sur le monde et l’homme, un regard désintéressé, non guidé par le souci de connaître, est capable de voir véritablement ( avec son corps et ses yeux) ce qui s’offre à lui. La réalité ne lui apparaît plus voilée, dira Bergson, pour qui la volonté naturelle et utilitaire de capturer le réel nous empêche de le saisir dans sa particularité et sa singularité. L’artiste est donc capable de nous ouvrir les yeux et de nous révéler une certaine vérité qui nous échappait sous nos représentations quotidiennes, rationalisées. Il pourrait nous faire saisir aussi bien la vérité d’un instant, que nous montrer l’universel, qui se cache derrière la diversité.
TR: mais finalement ce que nous révèle l’art, ne serait-ce pas qu’il n’y a pas qu’une vérité et que ce que nous tenons pour vrai ne l’est pas nécessairement?

III.    L’art est un moyen de nous interroger sur nos vérités
A. « de spectacle attrayant pour l’œil, l’art est devenu projectile avec le dadaïsme » disait Walter Benjamin. En effet, on peut penser que si l’art contemporain a rompu avec les règles, le beau comme fin, il a pour but de bousculer nos certitudes et représentations. Dès lors l’art nous pousse à nous interroger sur nos vérités.
B. l’art et la diversité des œuvres d’art soulignent aussi que la vérité peut être plurielle, et que c’est par approximation successives que nous pouvons l’approcher. Même si on peut trouver ici un prétexte à se contenter d’un relativisme facile.
C. L’art révèle aussi que la science permet une certaine connaissance de la réalité, mais qu’elle ne l’épuise pas. L’art révèle la richesse du réel, qui ne peut se réduire en équation mathématique, et de l’esprit humain.

Extrait du Gai Savoir de Nietzsche (tema de exame de Filosofia, 16.06.2011)

Extrait du Gai Savoir de Nietzsche
Extrait
« Nous disons bonnes les vertus d’un homme, non pas à cause des résultats qu’elles peuvent avoir pour lui, mais à cause des résultats qu’elles peuvent avoir pour nous et pour la société : dans l’éloge de la vertu on n’a jamais été bien « désintéressé », on n’a jamais été bien « altruiste » ! On aurait remarqué, sans cela, que les vertus (comme l’application, l’obéissance, la chasteté, la piété, la justice) sont généralement nuisibles à celui qui les possède, parce que ce sont des instincts qui règnent en lui trop violemment, trop avidement, et ne veulent à aucun prix se laisser contrebalancer raisonnablement par les autres. Quand on possède une vertu, une vraie vertu, une vertu complète (non une petite tendance à l’avoir), on est victime de cette vertu ! Et c’est précisément pourquoi le voisin en fait la louange ! On loue l’homme zélé bien que son zèle gâte sa vue, qu’il use la spontanéité et la fraîcheur de son esprit : on vante, on plaint le jeune homme qui s’est « tué à la tâche » parce qu’on pense : « Pour l’ensemble social, perdre la meilleure unité n’est encore qu’un petit sacrifice ! Il est fâcheux que ce sacrifice soit nécessaire ! Mais il serait bien plus fâcheux que l’individu pensât différemment, qu’il attachât plus d’importance à se conserver et à se développer qu’à travailler au service de tous ! » On ne plaint donc pas ce jeune homme à cause de lui-même, mais parce que sa mort a fait perdre à la société un instrument soumis, sans égards pour lui-même, bref un « brave homme », comme on dit. »
Introduction
Dans son texte, Nietzsche oppose les conséquences que peuvent avoir les vertus pour un homme lui-même ou pour les autres.  Il critique par là-même les moralistes qui font l’éloge de la vertu sans s’apercevoir que les vertus ne sont en fait que des passions qui sont la source des nos dérèglements les plus nuisibles. En fait qu’appelle-on vertu ? Nietzsche entend inverser, par une étude du vocabulaire, le sens que l’on donne à ce mot. Il montre que loin d’être sujet d’éloge, la vertu n’est autre que la réalité de la condition humaine faite de désirs, de passions et d’instincts qui ne sont pas du tout louables. Il semble que l’auteur veuille un renversement des valeurs de la morale pour faire comprendre le déguisement d’une nature humaine qui ne nous plait pas. Mais l’homme est-il défini par ses instincts qui seraient bénéfiques pour lui-même et pour la société ? C’est ce que l’on doit étudier en comprenant l’intérêt de Nietzsche à dénoncer ce qui nous empêche d’accéder à la vie véritable faite de puissance et d’élans créatifs.
Premier moment
« Nous disons » signifie que dès le début, Nietzsche dénonce un langage qui masque la réalité, le langage de la morale qui fonde les maximes, conseils, règles ou sentences sur une illusion. Nous disons « bonnes les vertus » montre la contradiction d’appeler bon quelque chose qui nie la nature humaine : le désintérêt et l’altruisme. Tout se passe comme si l’homme agissait en faisant le deuil de ses propres intérêts et par souci du bien d’autrui. Or, il y a dans toutes nos actions, un conflit entre nos intérêts et ceux d’autrui que l’on ne peut passer sous silence.
Deuxième moment
« On aurait remarqué sans cela… » Par des exemples, Nietzsche va montrer que ce que nous appelons vertus ne sont en fait que le déguisement de nos instincts mais que leur exercice étant nuisible pour soi même on les transforme en vertus pour autrui. Cette étrange alchimie montre que les vertus comme la chasteté, la piété sont des inventions des moralistes pour fonder un lien social (dans la religion par exemple ou dans la société du travail (application, obéissance) ou dans la société politique (justice). Il s’agit de fonder des liens qui répriment les instincts en instituant des règles de maintien d’un ordre fictif. Mais ces instincts sont puissants, ils sont la marque de l’homme. Ces instincts sont de véritables forces, ces instincts ne sont autres que des désirs qui permettent la créativité et l’affirmation de la vie si on les laisse s’exprimer. On sait que pour Nietzsche l’art a pour origine cet élan dionysiaque sans lequel la création ne serait pas possible. La vertu, en ce qu’elle contrarie les instincts, empêche la puissance de l’homme de s’exprimer.
Troisième moment
« On loue l’homme zélé… » L’auteur illustre ses affirmations par l’exemple d’un homme zélé c’est-à-dire engagé de toutes ses forces dans son travail. Cet homme use ses forces pour le bien de la société fondée sur la valeur travail mais cet homme vit comme un esclave privé de toute jouissance et perdant ses qualités, sa créativité, sa vie même au service d’une morale contre nature. Au nom de l’obéissance à une société, l’individu se dénature ; au nom de la morale on perd l’humanité, morale qui, dira Nietzsche par ailleurs, est celle des faibles (en écho au personnage Gorgias de Platon du dialogue éponyme).
Peut-on dire que la société avilie, tue l’individu ? Ce qu’affirme l’auteur, c’est que c’est au nom de la morale que la société permet ce combat : elle transforme la source créative en « brave homme » au nom de la société. On pourra se demander ce que serait une société où l’homme laisse libre cours à tous ses instincts et ne le considère plus comme un instrument.

Sujets du Bac Philo 2011

Les sujets 2011

Chacune des différentes séries (S, ES et L) a hérité de sujets différents, les candidats devant choisir entre deux sujets de dissertation et un sujet de commentaire de texte.

Filière scientifique. Le texte sur lequel les scientifiques peuvent plancher est cette année un extrait des Pensées de Pascal, tandis que les deux sujets de dissertation sont : “La culture dénature-t-elle l’homme ?” et “Peut-on avoir raison contre les faits ?”

Filière économique et sociale. Les bacheliers de la filière ES ont, eux, hérité d’un texte issu de l’histoire ancienne à savoir Les Bienfaits, de Sénèque. L’un des deux sujets de dissertation qui leur est proposé est un classique des épreuves de philosophie : “La liberté est-elle menacée par l’égalité ?” “L’art est-il moins nécessaire que la science ?” est le deuxième sujet de dissertation.

Filière littéraire. Enfin, les littéraires qui passent là l’une des épreuves les plus importantes pour eux, puisqu’elle compte pour un coefficient de 7 (contre 3 pour les scientifiques et 4 pour les ES), se sont vu attribuer un texte d’un auteur moderne : Le Gai savoir, de Friedrich Nietzsche. Les deux sujets de disseration sont : “Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?” et “L’homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?”.

L’épreuve de philo donne le coup d’envoi du bac 2011

Etienne, Louise, et Marin d'Oléon, des triplés, révisent en vue du baccalauréat, le 13 juin 2011 à Montbazon près de Tours.
Etienne, Louise, et Marin d’Oléon, des triplés, révisent en vue du baccalauréat, le 13 juin 2011 à Montbazon près de Tours.AFP/ALAIN JOCARD


C’est parti : les 654 548 candidats des trois séries du baccalauréat général, séries S (scientifique), ES (économique et social) et L (littéraire) passent, jeudi 16 juin, la première épreuve du bac, la philosophie, qui marque traditionnellement le coup d’envoi du bac au niveau national. L’après-midi, ce sera au tour des candidats au bac technologique de plancher sur les sujets de philosophie, alors que les candidats au baccalauréat professionnel débuteront leurs épreuves écrites lundi.

Pour la session 2011, tous bacs confondus (général, technologique et professionnel), il y a, en plus des 628 708 lycéens, 25 840 candidats libres. Cette année, le baccalauréat est marqué par une hausse de plus de 6 % du nombre d’inscrits par rapport à 2010, grâce au succès de la filière professionnelle (+ 36,4 %). Parmi les candidats, 50 % sont inscrits au bac général, 24 % au bac technologique et 26 % au bac professionnel.
Au sein du bac général, la filière scientifique (S) maintient sa suprématie (50 % des inscrits), devant la filière économique et sociale (ES, 32 %) et la littéraire (17  %) dont la baisse continue des effectifs est enrayée. Le plus jeune candidat est âgé de 12 ans et 5 mois, et le vétéran, de 71 ans. Environ quatre millions de copies seront à corriger, à raison de cinq euros par copie perçus par le correcteur.

85,6 % DE RÉUSSITE EN 2010
L’année dernière, les sujets soumis aux candidats portaient entre autres sur : “L’art peut-il se passer de règles ?”, “Dépend-il de nous d’être heureux ?”, “Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?”, “Le rôle de l’historien est-il de juger ?” ou encore “Une vie heureuse est-elle une vie de plaisirs ?”
Au bac 2010, le taux de réussite global a été de 85,6 %, un résultat un peu moins bon que celui de 2009, qui avait battu un record historique à 86,2 %.
Cette année, les résultats seront publiés mardi 5 juillet pour le premier groupe d’épreuves. Les résultats seront disponibles gratuitement sur le site du ministère de l’éducation.